Left-over
Left-over is a work focused on the notion of ecology, a collective reality that invites me to the spontaneity of the gesture. These volumes are sometimes extruded, sometimes stamped against a chosen surface, sometimes shaped from the waste of other sculptures. The resulting forms open my approach to artistic plurality; a duality between the raw, the spontaneous, the refined and the neat. The place of the machine is dominant here, the relationship of the gesture in relation to the tool becomes the subject. It’s fun that takes the place of work. One shape turns into another shape. First, there is the pleasure of the abundance of prints, then the immediate satisfaction of bringing out all these new surfaces, these new pretexts for color. These sculptures are like independent elements, which will sometimes become the starting points for other series in their own right. The spatialization of these forms is a necessity, as a continuity of the gesture given after the extrusion.
Vues de l’exposition Poisson Labyrinthe, scénographie de Nathalie Jover, La Mezz, Lyon, juin 2019.
Tête en impression 3D plastique adaptable sur une extrudeuse et réalisée au 8fablab de Crest.
Edition spéciale, sculptures réalisées avec l’imprimante 3D créée par Olivier Van Herpt.
Issues des déchets d’autres sculptures céramiques et résidus de coffrages de moules en plâtre, ces formes invitent le public à questionner la notion d’écologie. Cette réalité collective est mise en parallèle avec la recherche esthétique. Loin de vouloir séduire, Julia Huteau nous donne à voir la forme brute. Ici plus rien n’est caché ou fignolé, c’est la spontanéité, le geste ou parfois la trace de la machine qui prédomine (formes extrudées ou estampées).
Aujourd’hui la série Le Reste est surement celle représentant le mieux la dualité de l’artiste. Ici le brut et le raffiné cohabitent. Ils invitent le spectateur à reconsidérer l’œuvre dans sa totalité en lui donnant une ouverture nouvelle.
C’est aussi une série personnelle qui évoque les origines. La première approche en céramique de Julia Huteau commence très tôt, elle a alors 16 ans : J’ai commencé la céramique en 1998, chez des potiers dans le Vaucluse. Nous revisitions, à l’aide d’un mélange de terres (un grès gris et une faïence chaude) des formes traditionnelles de Tamba, village Japonais. A cet âge là je n’aimais qu’une chose : les grands contenants très bruts et cuits au bois que nous fabriquions. J’y ai appris le colombin et l’estampage qui sont des techniques qui me servent aujourd’hui dans le façonnage de mes grandes sculptures. Pour renforcer la suggestion des origines, elle choisit de donner à ses recherches le nom du lieu dans lequel elle a grandi, Le Reste (left-over).
L’on peut comprendre ainsi que le positionnement artistique de Julia Huteau a l’ambition de faire un pont entre histoire de la poterie et art contemporain.