Opus

Playing an instument very well is not enough. When you play music, you need to give a part of yourself. The orchestra is not an object, like a piano or a clarinet, it is a human force that needs to commit oneself.
Carlo Maria Giulini

I imagined the Opus sculptures for the solo show Agrandissement (Enlargement), which took place in March 2019 in the Contemporary Ceramic Center of La Borne (France), emblematic venue of French ceramic art. I invented and worked on this project during a whole year. I approached this period as a dual commitment, both physical and mental. Which rhythm of life and which daily life do we have to reinvent to take up the challenges of bigger sculptures ? This moment of transition proved to be an investment of the body above all. A rhythm and a tempo have been put in place, it was nearly musical.
Even if there is this new physical aspect, the artistic subject is the same as in my past researches : the «shape of the color ». These colors are shaped in a space. As a tuned game, they answer to one another. The color is here synonym with matter. Always brought by the glaze, mix of oxydes, it determines the brightness, the intensity or the mattness.
Opus questions the changes of balance and scale. How are we to deal with a color according to the surface occupied, will we have to accentuate or mitigate this intensity so that the shape remains understandable ?
This is also a study of the simple shape : the cylinder, the tube is wheeled, cut out, assembled. The questions of enlargement bring back the spectator directly to the artistic process : a model, really small, made in an empirical way and enlarged to different sizes. The question of the fidelity to the initial model continually arises, as well as the proportions. Inventing and re-inventing new creative processes is part of the direction that my artistic researches is taking. Some new constraints are emerging and make my move away from the pure fabrication of the object, from the conventions of beauty and its systematic approach.

Here, in the element that is internally being transformed and always prompt to be renewed, an infinite variety awaits the volunteers : here is our workshop, our own world, that will never be monotonous.
Stefan Zweig, l’Uniformisation du monde.

Exposition en cours à l’Ecole d’Art de Riom (63). Commissariat d’Alexandre Roccuzzo.

Julia Huteau Exposition
Exposition en cours à l’Ecole d’Art de Riom
Les sculptures en transitions dans ma cabine d’émaillage.
Les sculptures en transitions dans ma cabine d’émaillage.
Solo show au Centre de Céramique contemporain de la Borne (18), mars, avril 2019.
une réflexion sur les rapports d’échelle et d’équilibre
une réflexion sur les rapports d’échelle et d’équilibre
Plans serrés sur les sculptures.
Opus fait référence, entre autre, à l’architecture
Le propos est la forme, la couleur mais aussi la mise en forme.
Le propos est la forme, la couleur mais aussi la mise en forme.
Les questions d’agrandissement ramènent le spectateur directement au processus créatif : une maquette, très petite et façonnée de manière empirique est agrandit à différentes tailles.
Les questions d’agrandissement ramènent le spectateur directement au processus créatif : une maquette, très petite et façonnée de manière empirique est agrandit à différentes tailles.
Le passage à de plus grands volumes nécessite un investissement du corps.

La série Opus s’inscrit dans la continuité des recherches plastiques de Julia Huteau. Le propos est la forme, la couleur mais aussi la mise en forme. Elles sont mises en parallèle avec une réflexion sur les rapports d’échelle et d’équilibre. Ce ne sont plus, comme dans ses recherches passées, des allers retours entre le dessin et le volume mais une convergence entre dessin préparatoire, maquette brute et forme finale.

Opus fait référence, entre autre, à l’architecture. L’artiste s’est posé des questions allant dans ce sens pour ces recherches. Les questions d’agrandissement ramènent le spectateur directement au processus créatif : une maquette, très petite et façonnée de manière empirique est agrandit à différentes tailles. La question de la fidélité au modèle se pose continuellement, aussi au travers des proportions. Notre propre perception de ce qui est élégant petit peut être pataud à notre taille, il faut ainsi tricher pour affirmer un propos, (Pierre Chigneux, architecte et écrivain). Le passage à de plus grands volumes nécessite un investissement du corps. Il y a alors un rythme et un tempo qui se met en place, presque musical.

Le spectateur ne s’y trompera pas : ces formes sont des couleurs. Amenées par l’émail, les couleurs sont ici des matières. La transformation, sujet passionnant qui anime l’artiste depuis ses premières recherches artistiques, se retrouve aussi au travers de ces recherches de couleurs. Pour ne pas tomber dans l’exubérance, la brillance et l’intensité d’un jaune peuvent être adoucies en passant à un plus grand volume. C’est alors l’équilibre qui comptera.

Nous pouvons encore deviner dans les différentes matières que propose Julia Huteau un savoir faire ancestral. Elle assemble des émaux utilisés depuis plusieurs siècles à d’autres plus contemporains. Cette histoire et cette science sont subtilement mêlées aux nouvelles technologies. Certains volumes ont d’abord été dessinés en réalité virtuelle, outil numérique permettant une grande liberté formelle, libérée du corps et de toute contrainte technique.

Avec la série Opus j’ai décidé d’explorer la spontanéité. A aucun moment je n’ai cherché à ce que l’on reconnaisse mon identité artistique. Il y a ici toute la liberté nécessaire pour pouvoir proposer une œuvre d’une nouvelle dimension.

Mais c’est aussi une continuité. La transformation, l’expansion, la circulation et le flux animent ces volumes et les ramène directement aux anciens travaux de l’artiste (De l’espace entre les couleurs et Expansion). Son ambition est là encore d’imaginer des formes en dehors de toute référence.

Amenées par l’émail, les couleurs sont ici des matières.